Parc National de Loango : Découverte d’Iguéla
Fin juillet les parents de Ba sont venus nous rendre visite. Ils ont affronté l’ambassade à Paris à 3 reprises avant d’avoir leur visa…mais ils ont persévéré et ont débarqué sans encombre un jeudi soir.
Après une visite de tous nos lieux de vie quotidienne (CKDO, bureau, salle de sport…), nous leur avons montré Pog en long en large et en travers. Ils ont pu découvrir Grand Village et ses échoppes de pagnes, le littoral et sa présidence, les restos que nous fréquentons, le golf et les plages. Ils n’ont pas coupé au traditionnel « Pétrolier » du weekend ! Nous sommes aussi partis en tribu, tous les copains à la queueleuleu, jusqu’au jardin d’Eden à 40 min de Pog vers le Sud. Nous n’avons pas manqué d’ensabler notre pickup, heureusement vite sorti grâce aux autres véhicules. Il ne manque que le « Feeling » et quelques boîtes au tour d’horizon des parents.
Nous avons profité de leur séjour pour nous offrir, en famille, un long weekend à Loango. Ce Parc National au sud de l’île Mandji, a été créé en 1986. Il protège la Lagune d’Iguéla, ses marécages et forêts humides alentour.
Pour vous y rendre depuis Pog il n’y a plus d’autre moyen que le bateau. Auparavant un petit aérodrome permettait d’y accéder mais celui-ci a fermé au grand désespoir des villageois qui voit leur clientèle baisser. Aujourd’hui on prend donc une pirogue plus ou moins rapide et confortable selon le prestataire de service.
Une fois sur place, plusieurs hébergements sont proposés. A Omboué, lieu d’arrivée des pirogues, se tient l’hôtel Olako. C’est lui qui met à disposition la plupart des bateaux reliant Pog. Malheureusement, ils préfèrent garder ses meilleurs navires pour ses clients et refourguent les vieilles pirogues aux autres…. Malgré un prix similaire ! Cet hôtel en bord de lagune, ressemble à une maison créole, toute en longueur et lambrissée à l’intérieur. Ils proposent des safaris 4x4 , des trekking, de visiter St Anne et l’ile au gorille.
Plus loin à environ 1h de voiture se trouve Enamino, tenu par Philippe, connu comme le loup blanc parait-il. Pour environ 300 000XAF/pers pour 2 nuits, vous pouvez visiter les alentours, dormir dans de jolis bungalows, faire un safari etc… C’est l’un des lodges les plus fréquentés.
Plus luxueux à 1h40 de Omboué se trouve Loango Lodge. THE lodge du coin : http://www.africas-eden.com/Loango-Lodge.asp. Pas dans notre budget !
Juste avant lui se tient un autre Lodge, dit Gavilo. C’est celui-ci que nous avons choisi pour 250 000XAF/pers tous compris pour 2 nuits et un programme parfait sur-mesure. Ce Lodge est tenu par un médecin de Libreville et se compose de bungalows vue sur la lagune. Le cadre est très agréable et le personnel sympathique et disponible. L’avantage de se Lodge est qu’il est très familial et nous avons pu organiser notre séjour à la carte.
Nous sommes donc partis de Port-Gentil, du môle pêche (derrière Pizza House), vendredi matin. Le rendez-vous été pris pour 8h30 mais le bateau n’est arrivée qu’à 10h30 ! Par bateau entendez pirogue sans confort ! Une surprise peu agréable car on nous avait annoncé un catamaran rapide de 10 places. A la place nous nous retrouvons face à une pirogue de 6 places, flanquée de deux vieux moteurs de 40 cv. En lieu et place des réservoirs d’essence, deux gros bidons bleus ! Ce rafiot a l’allure d’un boat people, surtout lorsque l’on y embarque à 10 ! Ju s'offre même un vol plané en montant, les escaliers du port étant très très glissant, la marche très très haute, et les tongs vraiment pas adaptées ^^ A peine avons-nous quitté le quai que le moteur gauche cale. Le pilote ralentit et c’est le moteur droit qui lâche. Le matelot, appelé « Petit », redémarre les moteurs qui recalent en chœurs….bien, bien, bien ! Nous sommes au milieu de la rade et les moteurs n’en font qu’à leur tête ! Enfin après maints efforts et transvasements des tuyaux d’un bidon à l’autre, les moteurs lancent la pirogue en avant sur l’eau. Comme pour aller à Ozouri, nous traversons un bout de mer avant de nous engager dans la rivière. C’est parti pour 3h de navigation.
A mi-chemin nous faisons une halte dans un village de pêcheurs…par village retenez quatre baraquements en tôles ondulés. Le pilote y dépose le pain, les filles vont se « soulager » (dixit le Petit), on sort les casse-croutes, et c’est reparti. Le bruit est assourdissant, les fesses deviennent douloureuses et nous ne regrettons pas d’avoir pris nos pulls et pantalons, mais un coupe-vent aurait été le bienvenu.
Enfin arrivés à Omboué nous découvrons cette ville qui compte environ 1 000 âmes. Mais nous croisons peu de monde. Nous sommes attendus par le neveu du médecin, manager de Gavilo. Nous nous entassons à 6 dans son 4x4, ce qui nous permet de lier connaissance avec la dame Belge qui se joint à notre groupe pour le weekend. La route est en bon état (saison sèche aidant) et nous roulons à travers la savane. Celle-ci est en pleine séance de brulis. Les habitants mettent le feu de partout pour permettre des repousses vertes, qui, soit disant, attirent les animaux qui viennent se nourrir de cette jeune herbe. Avant l’Homme, les antilopes avaient à manger sans cette technique mais bon…Disons que c’est une coutume. En attendant le Gabon et constamment enfumé pendant ces périodes. Chaque brin d’herbe est brûlé, même en ville…et là quels sont les arguments ?!
Après 1h30 de trajet, nous débouchons enfin à Gavilo. On nous montre nos quartiers, 3 bungalows agréables, climatisés avec douche et toilette. Malgré l’heure tardive, 15h30, nous passons à table avant d’attaquer les excursions. Le cuisinier nous a préparé un bon repas (du capitaine), il serait dommage de ne pas y faire honneur.
Nous reprenons ensuite une pirogue pour nous rendre sur la plage. En effet le Lodge est placé à l’entrée de la lagune d’Iguéla, qui est séparée de la mer par une bande de sable et une barre de vague. Les pirogues ne peuvent pas sortir par-là, trop dangereux, c’est pourquoi le trajet en voiture depuis Omboué est nécessaire. Nos trois guides, des frères soit de père soit de mère selon les gars, sont très sympathiques et gais. Ils nous conduisent sur la plage à la recherche de buffles, ou d’éléphants.
Il faut savoir que la période sèche ne permet le foisonnement des animaux autour de la lagune, l’herbe y étant trop sèche. Les troupeaux migrent donc plus dans les terres autours des rivières. Néanmoins nous apercevons beaucoup de traces de buffles…Et notre collègue belge plus rapide que nous sur le sable, en aperçoit même quelques-uns fuyant dans les fourrés. Nous profitons tout de même d’un magnifique coucher de soleil et de l’air marin.
Après le diner (encore !), les guides nous réembarquent sur la pirogue. Il fait nuit noire, il y a de la brume, on ne voit pas à 20 m. Seuls les contours de la côte se dessinent au loin. Il n’y a pas de lune mais un beau ciel étoilé sans pollution lumineuse. Les mecs sont des pros et doivent connaitre la lagune les yeux fermés ! Cette expéditions un poil dangereuses et stressantes sont censées nous mener à la « chasse » au crocodile. Après 45 minutes à se cailler sur les bancs, le guide commence à éclairer de sa lampe les rives le plus proches. Si un croco est dans le coin, ses yeux se refléteront dans le noir tel un chat. Soudain, deux billes jaunes s’éclairent ! La pirogue s’approche donc en silence. Quelle n’est pas notre stupeur lorsque notre guide se glisse dans l’eau ! Avec sa lampe, il marche, de l’eau à mi mollet à la recherche du reptile. Ni une ni deux il l’attrape : une main derrière la tête l’autre tenant la queue ! Ha ça ! On ne s’y attendait pas. Il pause délicatement le « crocodile nain » sur l’avant du bateau et nous l’expose. Perplexe nous le photographions rapidement et n’osons nous approcher. Le Guide nous explique que cette manip n’est pas dangereuse pour l’animal. Il a été formé par le CWS, il est donc un éco-garde expérimenté et encadré, il est vrai qu’il est très professionnel et performant. Il attrape les crocodiles régulièrement et en fait le suivi. Il nous avoue tout de même qu’avant même d’être éco-garde, il jouait à attraper des crocos dès l’âge de 10 ans avec son oncle !
Il relâche avec précaution la bestiole et remonte fissa dans le bateau. Nous, touristes, sommes drôlement impressionnés, mais la « chasse » n’est pas finie. Nous voyons de nombreux crocodiles, leurs yeux, leurs têtes, quand le garde est attiré par une grosse paire d’yeux. Rebelote il se met à l’eau mais le croco s’enfui à toute jambe dans la forêt. Mais cela n’arrête pas le gars qui, armé d’une branche, s’enfonce dans le bois. Nous entendons régulièrement des branches qui craquent, des fourrés bouger mais ne voyons rien. Soudain, un hurlement s’élève. Plus qu’un hurlement c’est plutôt un gémissement lancinant, proche du miaulement strident (que de « en/an » dans cette phrase !!). Et voilà le garde qui sort des arbres avec son collègue, tenant l’un l’autre la tête et la queue d’un « crocodile du Nil » de 1m30. Celui-ci crie toujours, c’est à vous déchirer le cœur, on ne sait plus si on a envie de prendre des photos, de fuir, ou de le toucher fasciné. Tous sentiments mélangés, nous admirons ce spécimen préhistorique au ventre bien blanc. Pas étonnant qu’ils soient si mal traités par les hommes. Leur cuir pleins de nuances est magnifique et robuste. Enfin, le garde le relâche et nous sommes tous étonnamment soulagés !
Cette fois assez d’émotions pour ce soir, retour au camp ! Demain nous attends une grosse journée : chasse à l’éléphant ! Est-ce que le guide va monter sur leur dos ?
Ju&Ba
Scènes du quotidien
Voilà 8-9 mois que nous sommes installés au Gabon. Le quotidien a pris le pas sur la découverte. Ju a maintenant du travail, malheureusement pas vraiment dans son domaine d’activité mais comme toute femme d’expat qui se respecte, on prend l’emploi qu’on nous propose !
Nous n’avons pas fait de voyage ou sortie particulière ces derniers temps, mais chaque jour comporte son lot d’aventures, de découvertes et de scénettes ! En voici quelques-unes, agrémentées de quelques infos/astuces :
- Déjà il faut parler du blog : Moins d’articles mais toujours des lecteurs…D’ailleurs nous avons rencontré plusieurs d’entre eux sur Port-Gentil. Récemment, un jeune homme est venu vers Ba en ville « Hey c’est bien toi Ba ? Je suis votre blog et je vous ai reconnu ! » Cela nous fait toujours bizarre d’entendre des inconnus nous raconter NOTRE vie ^^ Mais c’est toujours agréable et satisfaisant quand ils nous remercient de notre aide pour organiser leur voyage, et donner des pistes sur la vie ici. On essaie de garder le contact et de les voir régulièrement, la communauté française se soutient et c’est sympa d’échanger : conseils, bons plans etc… Et ne vous inquiétez pas, futurs expats…vous lierez facilement connaissance à Pog. D’ailleurs je conseille une page Facebook : Les bons plans port-gentillais. Vous y trouverez pleins de choses à vendre/échangez, mais aussi certains événements et conseils.
- Lorsque l’on s’expatrie, nous devons nous déclarer comme Français établis hors de France, pour pouvoir voter depuis le pays de vie, mais aussi en cas « d’événements » nécessitant l’évacuation des ressortissants français. La démarche se fait à l’ambassade ou dans les consulats. A Port-Gentil le consulat ne ressemble à …rien : un bâtiment pas fini en béton vide ! En effet celui-ci a été incendié pendant les « événements de 2009 » et commence tout juste à se reconstruire. Vous avez une chance sur deux d’être bien accueilli : Deux employés, un plus sympa que l’autre. Pas toujours au point sur les questions que l’on pose, vous ne ferez néanmoins jamais la queue… il n’y a jamais personne !
En ce 14 juillet, le Consul donne une réception pour ses ressortissants. Il faut être invité mais les cartons d’invitations se trouvent facilement^^ Nous avons pu y aller, surtout par curiosité, pour voir un peu à quoi ressemble la haute société port-gentillaise et les soirées consulaires. Petits fours, boissons à volonté, musiques et danses traditionnelles, remise de médailles diverses…le consul est sous la tente officielle encadrée par les drapeaux français et gabonais. Dans le gratin local : le maire, les adjoints et bien d’autres personnes que nous ne connaissons pas. Il y avait aussi tout le régiment de l’armée française, en grande tenue, ils étaient priés d’être présents ce soir-là. C’était agréable de les rencontrer, et si nous n’avons pas eu de défilé nous avons pu discuter avec eux et poser des questions sur leurs métiers…entre deux rhums-orange ! Il ne manquait que le feu d’artifice.
- Au quotidien, après le plâtre, Ju a du faire quelques séances de Kiné. A Pog il n’y a pas 50 endroits pour ça. Un centre, route de la Sogec et un autre près du centre-ville : le centre Missy. Par commodité Ju est allée chez Missy. Les kinés sont deux gabonaises, formées en France, très sympathiques et rigolotes. Quand on entre, nous sommes loin des cabinets de kiné Français. Une salle vitrée donnant sur la salle de sport, des appareils au look archaïque, une…cage grillagée ! Celle-ci sert à accrocher des ustensiles divers et variés….hum hum. Pour les soins c’est pareil qu’en Europe : électrode, ultrasons, plateaux….mais le rythme est beaucoup plus cool. 35min au lieu d’une heure, papotage de femmes, massage avec des baumes « du tigre » le tout pour 15 000F/la séance. Plus cher qu’en France.
- C’est pendant cette rééducation que Ju a rencontré une gabonaise. La maman qui prend soin de vous, qui a un sacré caractère, porte un énorme boubou et parle fort, sans cliché je vous promets ! Une adorable femme qui vous apprend beaucoup des coutumes locales, qui se plaint de la vie chère, constate les écarts de richesses, critique le gouvernement ! Pas banale ! Avec la Kiné, elle critique à mi mots certains remèdes de grands-mères. Certains s’avèrent aggravants, d’autres justes inefficaces. En voilà un assez surprenant : Après l’accouchement les femmes ont parfois des problèmes de périnée (messieurs allez voir sur Doctissimo pour plus d’infos) : on conseil alors une rééducation du muscle par des séances de kiné et des exercices quotidiens assez simples. Mais traditionnellement les femmes d’ici avaient/ont pour habitude de placer un petit piment très fort dans l’entrée de leurs…Vagin ! Cela avait pour effet de faire contracter leur muscle …. Un peu chaud comme rééducation. Et la mama vous raconte ça « tu as tellement chaud que t’es obligée de mettre un ventilateur sous la jupe de ton pagne ! Mais ça ce n’est pas pour les blanches, ma fille, toi tu ne supporterais pas ! » Merci maman mais de toutes façon ça ne donne pas envie ^^ Bref les séances de kiné étaient bien folkloriques et …éducatives !
- Le centre missy c’est avant tout une salle de sport. Il y en a deux à Port-gentil : Body active près de Corawood, salle des expats dit-on, propre, moderne et bien agencée, le forfait de base est à 35 000F/mois, mais il y a peu de cours en journée. Chez missy, la salle est plus petite mais les machines sont les mêmes, les profs sont très sympa, il y a un bon suivi individuel, et pas mal de cours en journée. Le forfait de base est à 25 000F/mois. C’est celle-là que Ju a choisi : machines, abdos fessiers, zumba… les sportifs sont plutôt gabonais et il ne lésinent pas à la tâche. Ils viennent avec des survêtements fermés à doubles tours pour bien transpirer et perdre du poids. Côté musculation, comme les femmes en boite de nuits les hommes se regardent dans les miroirs ! Mais là ça n’a pas l’air d’être une habitude purement gabonaise ^^ Côté coachs, il en a trois : Une femme et deux hommes. Celui de la Zumba « Ha ça ! il est moderne celui-là, il a les cheveux a l’américaine ! » dixit la kiné en voyant ce nouveau venu, bouc et cheveux courts doré ! Il est bien marrant et très très dynamique, ça fait plaisir d’être boosté par des gens comme ça. Par contre ne vous avisez pas à faire une pause dans le programme, ou à sauter un abdo sur deux ! « Tu veux maigrir…alors il ne faut pas dormir ! » Gloups. On vous ferez presque culpabiliser de ne pas être venue jeudi…alors que vous étiez là tous les autres jours de la semaine !
- En parlant de coiffure, il est assez difficile de trouver un coiffeur qui sait couper des cheveux occidentaux. Ici les filles sont pratiquement toutes « tissées » tandis que les hommes passent sous la tondeuse. Alors quand le vôtre veut une coupe à l’européenne pas trop court ni trop long, et bien il faut trouver la perle rare. Les libanais et chinois semblent les meilleurs dans le domaine. De notre côté, nous avons eu vent d’une coiffeuse à domicile (femme d’expat) qui a très bien fait l’affaire. Mais quand elle est en vacances, que le libanais « Lord » l’est aussi…Et bien il faut tester ailleurs : Au centre commercial du littoral il y a un coiffeur. Plutôt satisfait Ba pense que la séance est fini quand la jeune femme donne par erreur un gros coup de tondeuse sur le côté ! Un peu paniquée elle a donc décidé de raser tous les coté de sa tête sans rectifier sur le crane ! Une horreur de coupe au bol, avec un trou en prime ^^ ! Heureusement une amie a rattrapé le coup à la tondeuse un peu plus tard. Juste le temps pour Ba de se faire charrier par toutes les filles de son bureau ! Depuis on nous a conseillé une coiffeuse occidentale près de la Sogabi derrière le Retro. On testera et on vous dira !
- A Port-Gentil il y a enfin un pseudo aéroport dans les régles de l’art. Fini l’accueil des arrivant sur la piste, les bagages sur un vieux tapis, les contrôles de passeport entre deux portes… Maintenant nous laissons nos amis à l’entrée d’un sas, ils enregistrent leurs bagages pour de vrai, à un vrai comptoir, avec une vraie balance électronique ! Avant d’embarquer, les bagages à main sont scannés et on passe par un portique. Rassurez-vous ça ne va pas plus vite qu’avant, au contraire ! A l’arrivée nous attendons, derrière une porte vitrée, qu’ils récupèrent les sacs, avant de les embrasser. Et pas question de franchir un pied de l’autre côté de la porte ! La police est partout, le parking tout réorganisé…et si vous ne faites pas attentions vous êtes vite à contre sens ou garés où il ne faut pas… 2x25 000F en une journée pour Ba et Ju ! :s
- Nous avons assisté a une soirée d’entreprise de Ba pour fêter la fin d'un gros chantier. De grandes tentes étaient installées dans la cours...un buffet bien garnis de brochettes et accompagnements locaux, un dj, bref tout se qu'il faut. Chose amusante, les cadres (beaucoup de français) était placés sur une table avec nappe, contre planche sur tréteaux pour les autres, serviettes, couverts argentés et noms sur étiquettes. Le luxe ! C'est un peu gênant, et ne permet pas de se mélanger avec les autres employés, dommage. Pendant la soirée il a été remis un nombre incalculable de trophée aux employés...on se demande si au final tout le monde n'a pas eu son lot ?! meilleur ouvrier, meilleur soudeur, meilleur chef d'équipe, meilleurs respect des consignes (ça s'applaudit ça? o_O). Il y a aussi eu le petit power point, le discours du directeur etc... tout ça un peu long. Mais la soirée s'est achevée bien après notre départ...après de multiples Regab et danse plus ou moins traditionnelles !
En bref : - Notre femme de ménage fais sécher ses cheveux sur la terrasse !
- Des oiseaux ont élus domicile à notre fenêtre et nous réveillent à coup de bec.
- Les gabonais affichent 17% d’obtention au bac général (30% après rattrapage), c’est 7% de mieux que l’année dernière !
- Nous avons assisté/participé au tournoi de pétanque organisé par le Lion club. C’était amusant de retrouver notre jeu méditerranéen à Pog !
- En juillet beaucoup de restaurants sont fermés, votre boite mail est envahie de messages à retour automatique « je suis en vacances », les expats hommes sont célibataires, les enfants sont partis, la plage est vide, le ciel est gris, l’eau est froide…la saison sèche en somme.
Ju&Ba
Ozouri
Pour une fois personne n’est en rotation, des nouveaux et les compagnes ont même rejoint le groupe. C’est l’occasion rêvée pour enfin aller à Ozouri !
Nous partons le samedi matin à 11h30 en bateau pirogue depuis la marina du centre-ville. Nous sommes 13 à enfiler nos gilets orange sexy à souhait ! Le ciel n’est pas très beau et ça sent la pluie. Mais nous n’allons pas baisser les bras comme la dernière fois !
Nous quittons Port-Gentil par la mer pendant 20 minutes puis entrons dans un bras de rivière saumâtre. Nous pouvons découvrir les mangroves tant attendues. Les jambes des arbres s’enfoncent dans l’eau en formant des arceaux. D’autres montent haut vers le ciel. Le pilote nous informe qu’il y a des singes et des crocodiles là-dedans mais que nous n’en verrons pas car ce passage est trop fréquenté. En effet plus on s’enfonce dans l’estuaire plus nous sommes perdus…Et nombreux ! Des barges transportant d’incroyables camions, pelleteuses remontent le fleuve vers des sites en amont. Nous croisons aussi d’autres pirogues beaucoup moins rapides et beaucoup plus chargées : 30-40 personnes à leurs bords, des sacs, des provisions….
On se rend compte qu’il faut bien connaître la rivière, il y a des bancs de sable camouflés partout et on est vite désorienté dans le dédale de mangroves. Nous passons à proximité de quelques « villages » qui sont plus des cases branlantes et des pirogues montées sur les rives. Sont-ce des pêcheurs, des agriculteurs ? Aucune idée.
La pluie vient doucement nous arroser et les filles ont froid à bord du bateau. Soudain nous re-débouchons sur la mer. De quoi vous déboussoler ! Surtout sans soleil.
Après 1h30 de navigation au total, nous arrivons sur une bande de terre entre lagune et mer : Bienvenue à Ozouri. Un long bâtiment divisé en 5 chambres, un plus petit pour 2 chambres et une grande salle ouverte qui sert de restaurant-bar. Le tout encadré par le sable blanc, les palmiers et des plantes rampantes.
Le site est tenu par un Français du sud-ouest installé depuis 37ans au Gabon. Il est une institution à Port-Gentil : propriétaire de nombreux logements en ville, il a tenu beaucoup de lodges un peu partout sur la côte. Aujourd’hui il passe ses weekends en famille sur Ozouri. Ses deux enfants courent partout, se baladent le long de la plage et chassent les crabes de façon impressionnante et efficace avec leurs chiens. Une vie extraordinaire en somme !
La plage est dans la prolongation du Cap Lopez, et on y retrouve de sacré rouleaux, pour le plus grand plaisir des gars qui, à peine arrivés, se jettent à l’eau pendant que nous nous installons pour un gros pique-nique pied dans l’eau.
Pendant qu’on se baigne, un couple d’amis part faire un petit safari dans un pick-up aménagé avec des bancs. A la fin de l’après-midi les couleurs chaudes inondent le ciel et nous offrent un magnifique couché de soleil. Nous nous initions à la pêche… sans résultat ! Cependant la nuit tombe et toujours pas de nouvelles de ceux partis en safari, il a du y avoir un souci avec le véhicule. Effectivement ils reviennent en pirogue. Le 4x4 s’est coincé dans un trou et s’est abîmé. Ils ont eu la chance de croiser une pirogue en s’approchant du rivage.
A l’heure du diner, le patron se joint à nous. Au menu brochette de poissons délicieuses et ananas de brousse extraordinaires. Miam ! Une amie gabonaise nous a amené pour goûter, du vin de palme et du vin de canne. Les deux sont…spéciaux. Des goûts de jus d’olive, ou jus de chaussettes sucré et amer. Beurk un seul de nous à réussit à en boire plus d’un verre. Les gabonais eux même en boivent peu et quitte à choisir ils préfèrent boire du vin de canne que de palme. Les « boys » allument un feu en lançant du gasoil sur les flammes…efficaces mais un peu dangereux quand même. Musique, discussion…une jolie soirée.
Mais à l’heure du coucher c’est tout autre chose. Les chambres sont mal entretenues, il n’y a pas d’eau dans les toilettes et la douche est un simple tuyau sans pommeau ni pression. Soit! On est dans la brousse. Tant pis… Mais la grosse araignée sur les draps, les chauves-souris qui volent dans la chambre, c’est beaucoup moins fun. En plus il fait extrêmement chaud, il y a peu de ventilation dans la chambre (pas de clim, il va de soi), Ju est enfermée sous les draps de peur des petites et grosses bêtes !
Le réveil très matinal est difficile pour beaucoup, certains ont eu les chauves-souris, d’autres les moustiques… Un courageux est allé faire un footing, deux autres sont déjà dans l’eau. Ha les vacances !
Après le petit déj on part faire une balade tous ensemble le long de la plage. On a beau avancer pendant une heure elle parait infinie. Le ciel est couvert et quelques gouttes nous accompagnent. Néanmoins le paysage est superbe et le chemin s’étire sur un cordon entre lagune et océan. Sur le retour, re baignade dans les rouleaux.
Pour le déjeuner, le patron a prévu des langoustes géantes. Les amateurs n’en reviennent pas de leur taille. Pour ceux qui n’en mange pas il est prévu un civet d’antilope, chassé par le patron lui-même. Ça fait mal de manger ce gibier si beau et discret, et au final le gout ressemble à celui du chevreuil, rien de bien original.
Après la sieste sous les cocotiers, c’est l’heure du retour en pirogue. Il fait meilleur que la veille. Sympa, le pilote laisse conduire Ju pratiquement tout le long. Nous rentrons donc à Pog avec un nouveau coucher de soleil, après un bon changement d’air. Cependant 2 jours suffisent car à Ozouri il n’y a quand même pas grand-chose à faire à part se reposer et bronzer. La prochaine fois on ira avec nos tentes !
Prendre la mer : Championnat de Voile de Port-Gentil
On l’a souvent dit, les activités nautiques sont très appréciées et faciles à faire à Port-Gentil. Chaque année à la Pentecôte, est organisé un championnat de voile. Il réunit sur trois jours tous les amateurs (des plus jeunes aux plus âgés) de bateaux (des plus petits aux plus grands).
Le premier jour, ce sont les enfants. Dans leurs optimistes ils naviguent sur un plan d’eau qui manque de vent. Le match est mignon avec leurs voiles colorées. Soudain on entend un peu crier, à la faute, à l’abordage ! Mais le vrai match se déroule sur le sable : Les mamans sont surexcitées, dénoncent une route coupée, crient "c’est mon fils qui as gagné !" Comme s’il venait d’avoir son bac ! C’est drôle, touchant et surtout surprenant. Au final les gosses arrivent heureux pour les gagnants, frustrés pour les perdant…comme dans toute compétition, peu importe le niveau, les esprits sont chauffés par le challenge :) Les premières contestations ne se font pas attendre : il a touché mon bateau, il m’a coupé la route… !
Après les optimistes viennent les lasers avec leurs barreurs adolescents. Le vent est toujours discret.
A midi les équipiers sur "habitables" embarquent sur les canots pour rejoindre leur bateaux au mouillage. Pendant ce temps les catamarans hissent leurs voiles multicolores. On ne s’attendait pas à voir autant de monde sur l’eau : 9 habitables, 10 Hobie cat. Vue de l’extérieur ça vous semble peu mais à l’échelle locale c’est pas mal !
La compétition se déroule sur 3 jours, 2 ou 3 manches par jours. Ju est équipière sur un voilier d’environ 8m, le Gama. Ba restera supporter pour cette année.
On nous apprend les règles de navigation et de courses. A la fin de la première journée, Gama est classé premier. C’est amusant de voir la régate : ici ce ne sont que des amateurs mais l’ambiance est survoltée, la compétition bien présente, mais tout en restant amicale… une fois la manche passée! Le soir, le comité d’organisation a organisé un dîner à la plage de la Sogara. Petit four, bière à volonté, puis poisson ou poulet, dessert…bref par-fait ! C’est d’ailleurs l’événement qui marque la réouverture du Club Sogara après travaux : Nouveau décors, peinture fraîche, nouvelle gérante, serveurs en uniformes, tables neuves et invasion de transat sur la plage. Le Club Med !
Club Sogara..ou comment envahir une plage avec du plastique ^^
Le lendemain le vent est bien présent et donne une autre dimension à la course, c’est plus sportif. A midi, nous allons tous beacher sur la plage de Trois Rivières à la "case Total". Barbecue géant! Les familles, enfants, conjoints ont rejoint les coureurs grâce aux bateaux d’encadrements. Une ambiance excellente, la plage et l’eau chaude.
Pour notre équipe ce n’est pas la journée de la victoire, nous baissons dans le classement. Mais cela ne nous empêche pas de fêter les manches le soir au Lido. Ce restaurant au bout de la marina du centre-ville, est l’un des rares à offrir une terrasse vue sur l’eau. Musique, cocktails, remerciements des sponsors…. Encore une soirée bien remplie.
Pas de quartier pour le réveil lundi matin. Aujourd’hui c’est régate déguisée ! Gama se pare aux couleurs des îles tropicales. C’est la dernière course pour les habitables ce matin et le vent a fuit vers d’autre horizon. Les manches sont longues et très ensoleillée. On cherche l’ombre auprès des voiles et la chaleur nous assomme un peu. Pourtant à chaque virement, le challenge reprend le dessus, les bateaux sont proches les uns les autres. Il y a des fautes, des erreurs stratégiques mais tout le monde est fair-play.
Les catamarans effectuent un derniers round l’après-midi puis le soir on se retrouve tous pour la remise des prix et la projection du film. Les go-pros embarquées donnent de sacrés images ! Gama se place second de la compétition…. La première place nous est ravie à 1minute près ! En tous cas ce fut une bonne expérience. Avec Ba, nous avons rencontré de nouvelles personnes, et c’est important de diversifier les connaissances dans une ville petite comme Port-Gentil.
Néanmoins nous regrettons de ne pas avoir plus de participants gabonais. A part les pêcheurs (pas toujours gabonais d’ailleurs) c’est un peuple peu tourné vers la mer. Les jeunes se baignent sans nager vraiment, les adultes restent sur la plage. Il est vrai que l’accès à des bateaux (hors pirogue traditionnelle), compte tenu du coût, du gardiennage, de l’entretien etc.. est financièrement réservé aux cadres occidentaux. Mais même dans les cours de natations, de voile enfants, les gabonais se comptent sur les doigts d’une main. Pendant le championnat il n’y avait qu’un africain embarqué, peut-être n’était-il même pas Gabonais.
Bref, pour Ba et Ju c’est maintenant l’heure de l’entrainement sur cata, pour entrer en duo, dans la compétition l’année prochaine !
Un petit tour et puis s’en va
En France ce sont les vacances de printemps. Pour nous, cela signifie un retour au pays ! Après 6 mois au Gabon nous avons hâte de retrouver la fraicheur de l’Europe, la famille et les amis.
Nous partons donc pour Libreville le vendredi matin. Pas question de revivre la galère des vacances de Noël, on prend une journée de marge. Nous faisons donc un départ très matinal dans le nouvel aérogare de Port-Gentil.
A notre arrivée dans la capitale, nous somme accueillis par des « agents » de l’entreprise qui nous prennent en charge pour la journée. En général chaque entreprise a du personnel basé à Libreville, chargé d’accueillir les salariés en escales, d’assurer la logistique des billets d’avion et des hôtels etc… Les nôtres, très agréables, nous emmènent en centre-ville, après avoir laissé nos bagages en consigne. Ensemble nous prenons un petit déjeuné dans un lieu ‘mythique’ de Libreville, chez « Pélisson » un des plus anciens cafés de la ville. Omelettes, quiches, croque-monsieurs...pas très gabonais me direz-vous. Mais pourtant, les locaux ont l’habitude de manger du salé au petit dej et notamment des omelettes et des sandwichs divers.
Nous profitons de la journée pour faire nos emplettes souvenirs : bijoux, objets en bois, cartes postales. La chaleur nous abat vite, après plusieurs semaines de pluies, le soleil décide de faire un come-back éclair le jour de notre départ. On passe donc le reste de la journée allongés sur les chaises longues d’un hôtel sur la plage (loués 3euros la journée !!)…à l’ombre des cocotiers…il y a pire comme salle d’attente.
A l’approche de l’embarquement, nous allons patienter dans le salon VIP dont on nous a vanté les mérites. Si ce salon est au calme et les sièges plus confortables…le buffet à volonté se résume à 3 petites assiettes des saucisses cocktails, à des mini-canapés aux goûts indéfinissables et à des canettes de boissons. Si on avait su, pour le prix, on aurait plutôt attendu à la cafeteria du bas. Jouer les snobs n’a pas été gagnant. Ce salon est plutôt réservé aux business-men qui veulent un accès wifi et être au calme.
Nous arrivons le samedi matin à Paris. Le changement est radical : on passe de 36°C à l’ombre à 6°C en sortant de l’avion ! Sans manteau, avec juste un pull…on ne fait pas les malins en attendant nos valises ! C’est rassurant mais surtout bizarre de voir des autoroutes, des petites voitures, des feux tricolores avec leurs trois couleurs fonctionnant :) Nous profitons pleinement de notre weekend parisien : shoping, vadrouille à Montmartre, cabaret de chansonniers…les parents, les copains. Ah ça fait du bien !
Petit tour dans le sud de la France, où le soleil se fait discret et la chaleur quasi inexistante, loin d’un mois de mai classique. On laisse les maillots au placard. On fait du shopping pour nous et pour les autres, expats ou gabonais.
Mais 15 jours passent trop rapidement et il faut déjà prendre le chemin du retour. Ba aura un sursis de 5 jours car il reprend le travail après. Et oui Ju a trouvé du boulot, enfin !
Dimanche matin 5 mai, Ju quitte la France par Charles de Gaulle. Dans la salle d’attente, elle remarque que son avion pour Port-Gentil est prévu au 1er mai ! A 10 minutes de l’embarquement c’est la panique : ça sent la galère à l’arrivée…noël again.
A Lbv, Ju croise de nombreuses personnes connues : décidément c’est jour d’affluence, on reprends vite les bonnes habitudes ! Les formalités de visas passées, c’est la chasse à l’avion. Les collègues de Libreville essaient de trouver un vol, mais aujourd’hui, c’est un retour de vacances et tout est complet. Cerise sur le gâteau les pluies diluviennes à Pog causent le départ en avance voir l’annulation de nombreux vols. Sans oublier les pannes techniques et les suppressions incompréhensibles chez la National et Allegiance.
Au Gabon, quand toutes les places sont réservées, il reste toujours une poignée de sièges qui se vendent avec « Bonus » ! C’est-à-dire que des personnes bien placées (chefs d’escales, guichetiers, hôtesses….) permettent d’avoir une place trouvée on se sait comment, moyennant un petit remerciement. Choquant ? Peut-être mais mine de rien cela dépanne souvent, et le circuit officieux marche souvent mieux que l’officiel ! On le vit tous les jours !
Pour Ju ce soir-là c’est choux blanc…marché gris ou pas…on ne peut pas non plus nous faire monter en soute ! Ce sera donc l’hôtel, et une matinée de boulot de perdue. Le lendemain matin rien n’est encore sûr…on arrive donc à 6h20 à l’aéroport. Enfin le billet-graal arrive ! D’on ne sait où, mais il est là, ouf ! Le départ est prévu à 9h15 mais nous n'embarquons qu’à 11H30 ! Une chance quand d’autres compagnies repoussent inlassablement les heures de décollage ! Arrivée à Libreville, AfricAviation nous annonce que nos valises ont été laissées à Libreville…pour pouvoir embarquer le surplus de bagages de la veille ! S’ils font ça tous les jours, personne n’a jamais ses valises ! Il faut revenir chercher nos sacs à 20h….bon bon bon.
Heureusement, le boulot a été compréhensif du retard, « ça nous est tous arrivé au moins une fois ».
L’aventure continue quand Ju arrive à la maison : Plus d’eau dans le quartier, pas d’électricité…le congélo qui a fondu…tout est à jeter. En plus, les cafards ont investi la place. Des centaines de toutes tailles courent dans la cuisine. A y regarder de plus près, ils ont attaqué le riz, les gâteaux etc.. Pourtant l’appart a été soit disant désinsectisé pendant notre absence.
Après le coup de stress et un peu de colère, on se dit qu’après tout c’est l’Afrique, que si on voulait arriver à l’heure avec nos bagages on resterait en France…. Idem pour les pannes d’eau ! Alors on prend le pli, trouvons les bonnes astuces et essayons d’être 4x plus vigilant et 10x plus patient ! Bref Bonne arrivée à Pog !