N'JuBa Gabon

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Parc National de Loango : Découverte d’Iguéla

Fin juillet les parents de Ba sont venus nous rendre visite. Ils ont affronté l’ambassade à Paris à 3 reprises avant d’avoir leur visa…mais ils ont persévéré et ont débarqué sans encombre un jeudi soir.

Après une visite de tous nos lieux de vie quotidienne (CKDO, bureau, salle de sport…), nous leur avons montré Pog en long en large et en travers. Ils ont pu découvrir Grand Village et ses échoppes de pagnes, le littoral et sa présidence, les restos que nous fréquentons, le golf et les plages. Ils n’ont pas coupé au traditionnel « Pétrolier » du weekend ! Nous sommes aussi partis en tribu, tous les copains à la queueleuleu, jusqu’au jardin d’Eden à 40 min de Pog vers le Sud. Nous n’avons pas manqué d’ensabler notre pickup, heureusement vite sorti grâce aux autres véhicules. Il ne manque que le « Feeling » et quelques boîtes au tour d’horizon des parents.

Nous avons profité de leur séjour pour nous offrir, en famille, un long weekend à Loango. Ce Parc National au sud de l’île Mandji, a été créé en 1986. Il protège la Lagune d’Iguéla, ses marécages et forêts humides alentour.

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Pour vous y rendre depuis Pog il n’y a plus d’autre moyen que le bateau. Auparavant un petit aérodrome permettait d’y accéder mais celui-ci a fermé au grand désespoir des villageois qui voit leur clientèle baisser.  Aujourd’hui on prend donc une pirogue plus ou moins rapide et confortable selon le prestataire de service.

Une fois sur place, plusieurs hébergements sont proposés. A Omboué, lieu d’arrivée des pirogues, se tient l’hôtel Olako. C’est lui qui met à disposition la plupart des bateaux reliant Pog. Malheureusement, ils préfèrent garder ses meilleurs navires pour ses clients et refourguent les vieilles pirogues aux autres…. Malgré un prix similaire ! Cet hôtel en bord de lagune, ressemble à une maison créole, toute en longueur et lambrissée à l’intérieur. Ils proposent des safaris 4x4 , des trekking, de visiter St Anne et l’ile au gorille.

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Plus loin à environ 1h de voiture se trouve Enamino, tenu par Philippe, connu comme le loup blanc parait-il. Pour environ 300 000XAF/pers pour 2 nuits, vous pouvez visiter les alentours, dormir dans de jolis bungalows, faire un safari etc… C’est l’un des lodges les plus fréquentés.

Plus luxueux à 1h40 de Omboué se trouve Loango Lodge. THE lodge du coin : http://www.africas-eden.com/Loango-Lodge.asp. Pas dans notre budget !

Juste avant lui se tient un autre Lodge, dit Gavilo. C’est celui-ci que nous avons choisi pour 250 000XAF/pers tous compris pour 2 nuits et un programme parfait sur-mesure. Ce Lodge est tenu par un médecin de Libreville et se compose de bungalows vue sur la lagune. Le cadre est très agréable et le personnel sympathique et disponible. L’avantage de se Lodge est qu’il est très familial et nous avons pu organiser notre séjour à la carte.

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Nous sommes donc partis de Port-Gentil, du môle pêche (derrière Pizza House), vendredi matin. Le rendez-vous été pris pour 8h30 mais le bateau n’est arrivée qu’à 10h30 ! Par bateau entendez pirogue sans confort ! Une surprise peu agréable car on nous avait annoncé un catamaran rapide de 10 places. A la place nous nous retrouvons face à une pirogue de 6 places, flanquée de deux vieux moteurs de 40 cv. En lieu et place des réservoirs d’essence, deux gros bidons bleus ! Ce rafiot a l’allure d’un boat people, surtout lorsque l’on y embarque à 10 ! Ju s'offre même un vol plané en montant, les escaliers du port étant très très glissant, la marche très très haute, et les tongs vraiment pas adaptées ^^ A peine avons-nous quitté le quai que le moteur gauche cale. Le pilote ralentit et c’est le moteur droit qui lâche. Le matelot, appelé « Petit », redémarre les moteurs qui recalent en chœurs….bien, bien, bien ! Nous sommes au milieu de la rade et les moteurs n’en font qu’à leur tête ! Enfin après maints efforts et transvasements des tuyaux d’un bidon à l’autre, les moteurs lancent la pirogue en avant sur l’eau. Comme pour aller à Ozouri, nous traversons un bout de mer avant de nous engager dans la rivière. C’est parti pour 3h de navigation.

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A mi-chemin nous faisons une halte dans un village de pêcheurs…par village retenez quatre baraquements en tôles ondulés. Le pilote y dépose le pain, les filles vont se « soulager » (dixit le Petit), on sort les casse-croutes, et c’est reparti. Le bruit est assourdissant, les fesses deviennent douloureuses et nous ne regrettons pas d’avoir pris nos pulls et pantalons, mais un coupe-vent aurait été le bienvenu.

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Enfin arrivés à Omboué nous découvrons cette ville qui compte environ 1 000 âmes. Mais nous croisons peu de monde. Nous sommes attendus par le neveu du médecin, manager de Gavilo. Nous nous entassons à 6 dans son 4x4, ce qui nous permet de lier connaissance avec la dame Belge qui se joint à notre groupe pour le weekend. La route est en bon état (saison sèche aidant) et nous roulons à travers la savane. Celle-ci est en pleine séance de brulis. Les habitants mettent le feu de partout pour permettre des repousses vertes, qui, soit disant, attirent les animaux qui viennent se nourrir de cette jeune herbe. Avant l’Homme, les antilopes avaient à manger sans cette technique mais bon…Disons que c’est une coutume. En attendant le Gabon et constamment enfumé pendant ces périodes. Chaque brin d’herbe est brûlé, même en ville…et là quels sont les arguments ?!

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Après 1h30 de trajet, nous débouchons enfin à Gavilo. On nous montre nos quartiers, 3 bungalows agréables, climatisés avec douche et toilette. Malgré l’heure tardive, 15h30, nous passons à table avant d’attaquer les excursions. Le cuisinier nous a préparé un bon repas (du capitaine),  il serait dommage de ne pas y faire honneur. 

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Nous reprenons ensuite une pirogue pour nous rendre sur la plage. En effet le Lodge est placé à l’entrée de la lagune d’Iguéla, qui est séparée de la mer par une bande de sable et une barre de vague. Les pirogues ne peuvent pas sortir par-là, trop dangereux, c’est pourquoi le trajet en voiture depuis Omboué est nécessaire. Nos trois guides, des frères soit de père soit de mère selon les gars, sont très sympathiques et gais. Ils nous conduisent sur la plage à la recherche de buffles, ou d’éléphants.

Il faut savoir que la période sèche ne permet le foisonnement des animaux autour de la lagune, l’herbe y étant trop sèche. Les troupeaux migrent donc plus dans les terres autours des rivières. Néanmoins nous apercevons beaucoup de traces de buffles…Et notre collègue belge plus rapide que nous sur le sable, en aperçoit même quelques-uns fuyant dans les fourrés. Nous profitons tout de même d’un magnifique coucher de soleil et de l’air marin.

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Après le diner (encore !), les guides nous réembarquent sur la pirogue. Il fait nuit noire, il y a de la brume, on ne voit pas à 20 m. Seuls les contours de la côte se dessinent au loin. Il n’y a pas de lune mais un beau ciel étoilé sans pollution lumineuse. Les mecs sont des pros et doivent connaitre la lagune les yeux fermés ! Cette expéditions un poil dangereuses et stressantes sont censées nous mener à la « chasse » au crocodile.  Après 45 minutes à se cailler sur les bancs, le guide commence à éclairer de sa lampe les rives le plus proches. Si un croco est dans le coin, ses yeux se refléteront dans le noir tel un chat. Soudain, deux billes jaunes s’éclairent ! La pirogue s’approche donc en silence. Quelle n’est pas notre stupeur lorsque notre guide se glisse dans l’eau ! Avec sa lampe, il marche, de l’eau à mi mollet à la recherche du reptile. Ni une ni deux il l’attrape : une main derrière la tête l’autre tenant la queue ! Ha ça ! On ne s’y attendait pas. Il pause délicatement le « crocodile nain » sur l’avant du bateau et nous l’expose. Perplexe nous le photographions rapidement et n’osons nous approcher. Le Guide nous explique que cette manip n’est pas dangereuse pour l’animal. Il a été formé par le CWS, il est donc un éco-garde expérimenté et encadré, il est vrai qu’il est très professionnel et performant. Il attrape les crocodiles régulièrement  et en fait le suivi. Il nous avoue tout de même qu’avant même d’être éco-garde, il jouait à attraper des crocos dès l’âge de 10 ans avec son oncle !

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Il relâche avec précaution la bestiole et remonte fissa dans le bateau. Nous, touristes, sommes drôlement impressionnés, mais la « chasse » n’est pas finie. Nous voyons de nombreux crocodiles, leurs yeux, leurs têtes, quand le garde est attiré par une grosse paire d’yeux. Rebelote il se met à l’eau mais le croco s’enfui à toute jambe dans la forêt. Mais cela n’arrête pas le gars qui, armé d’une branche, s’enfonce dans le bois. Nous entendons régulièrement des branches qui craquent, des fourrés bouger mais ne voyons rien. Soudain, un hurlement s’élève. Plus qu’un hurlement c’est plutôt un gémissement lancinant, proche du miaulement strident (que de « en/an » dans cette phrase !!). Et voilà le garde qui sort des arbres avec son collègue, tenant l’un l’autre la tête et la queue d’un « crocodile du Nil » de 1m30. Celui-ci crie toujours, c’est à vous déchirer le cœur, on ne sait plus si on a envie de prendre des photos, de fuir, ou de le toucher fasciné. Tous sentiments mélangés, nous admirons ce spécimen préhistorique au ventre bien blanc. Pas étonnant qu’ils soient si mal traités par les hommes. Leur cuir pleins de nuances est magnifique et robuste. Enfin, le garde le relâche et nous sommes tous étonnamment soulagés !

 

 

Cette fois assez d’émotions pour ce soir, retour au camp ! Demain nous attends une grosse journée : chasse à l’éléphant ! Est-ce que le guide va monter sur leur dos ?

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Ju&Ba

 



07/08/2013
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