N'JuBa Gabon

N'JuBa Gabon

Sous la lune et la pluie

Et voilà mi-novembre est déjà là, l’automne en France, presque l’hiver, et ici la pleine saison des pluies. C’est arrivé progressivement, une grosse pluie ici ou là. Et paf, d’un coup on compte les jours de soleil sur le bout des doigts. Les chemins sont inondés, les rues peu accessibles. Notre route est si peu praticable que nous avons du changer de voiture...notre alto ne passant plus dans les trous, que dis-je, les mares.

Un camion est même tombé dans la fosse sceptique du voisin. Celle ci est à l'aire libre....hummmmm je vous laisse imaginer le travail lorsqu'il pleut. Des amis à nous on eu la même mésaventure il y a peu. Aprés une heure de lutte, un embrayage au bord de lâcher et des pneus qui patinent, il a fallut aller chercher des sangles à l'autre bout de la ville pour les dégager.

IMG-20131212-00366.jpgVoyez comme le quartier ressemble à un marécage !

 

Nous avons fêté la 1ère année de Ba à Port-Gentil puis autant pour Ju. Nous avons pris le rythme plan-plan des familles d’expat, moins de soirées en boîte, beaucoup plus de dîners les uns chez les autres. Moins d’aventures, plus de boulot… cela perd un peu de son charme de vivre loin. Mais on retrouve le sourire au premier rayon de soleil : café sur la terrasse, pique-nique à la plage, chaleur quotidienne, ça a du bon.

En ce moment nous changeons de voiture tous les 15 jours, Pickup L200 (un vrai veau), cacahuète de chez alto, 4x4 Ford Ranger un tank, Toyota Corrola façon grand-parent. Notre chemin étant totalement inondé nous ne passions plus avec des berlines et avons du taper dans un petit Rav4 d’un autre âge qui sent le poisson pourris ! ET paf, une panne on nous redonne un Ford Ranger…qui ne tourne pas à plus de 20° à droite mais fait plus de 90° à gauche. Pas de feu avant gauche, aucun feu arrière, plaque d’immatriculation inexistante. Autant vous dire que les flics ne nous ont pas loupés ! « Réquisition du véhicule, nuit en garde à vue, amende de 200 000FCFA » négocié à 20 000FCFA « sans reçu dans ce cas ». Pas bien on sait ! A cause de nous, la corruption prospère, mais à 1h du mat on n’avait pas tellement envie de se retrouver au poste à cause d’un loueur de voiture véreu.

Entre deux averses Ju continue la voile et participe aux régates organisées par le  Club Nautique de Port-Gentil, elle est d’ailleurs secrétaire du club. Cela nous permet de rencontrer de nouvelles personnes. On est rassuré de croiser de nouveaux visages (jeunes) en ville, c’est bon signe…. Car on tend vite à croire qu’après 12 mois ici on connait tout le monde. Mais en pleine période de turn-over, la plupart de nos amis s’en vont, heureusement beaucoup de nouveaux arrivent… ouf.

Comme nous en avions parlé dans un précédent article, nous avons eu la chance d’assister à une éclipse totale de soleil courant novembre. Les cases et la plage du Cap Lopez ont été prises d’assaut par les expats et les gabonais. En effet, le Cap est le point géographique où l’éclipse sera la plus complète sur le globe. Malheureusement ce jour-là le ciel est franchement gris et chargé. Nous parvenons tout de même à suivre l’avancée de l’éclipse entre deux nuages. Total et plusieurs autre entreprises on commandé des milliers de lunettes spéciales et en ont distribué largement à leurs employés et leurs familles et même dans les écoles. Du coup, pratiquement tout le monde, français et gabonais ont réussi à obtenir des lunettes. L’ambiance est excellente, les pique-niques gargantuesques. Quand l’éclipse totale approche nous nous mettons tous assis sur la plage, yeux vers le ciel, soudain une nuit « cinéma » s’abat, la lumière est bleue, sombre, les couleurs différentes…difficilement descriptibles à vrai dire. Et là « bim » gros nuages…. Nous ne verrons pas l’anneau d’éclipse ! Alors qu’à 200 m de nous il est parfaitement visible. Dommage ! Tout est allé très vite au final. En tous cas ce fut une expérience exceptionnelle et pleine d’émotions. On est content d’avoir vécu ça.

Autre petit souvenir qui restera en mémoire : la sortie tortue. Le propriétaire du Bougainvillier fait partie depuis quelques années d’un réseau de surveillance et de recensement des tortues marines. Depuis un an, il emmène les curieux qui veulent rencontrer ces dinosaures sur les plages. Le Gabon est un site de ponte mondialement connu, « hotspot » de la ponte des tortues luths.

Arrivé sur le site, un container sert de base et on nous projette un diaporama expliquant la démarche et l’intérêt du programme port-gentillais. Certains gabonais friands des œufs et de la chaire des tortues, ont pris l’habitude de se servir à même la plage de novembre à mars. D’autre part les reptiles sont souvent pris par mégarde dans des filets de pêche et/ou sont victimes de pollutions pétrolières etc… A terre les tortues sont vite repérées par des braconniers, parfois elles sont désorientées par les lumières de la ville de plus en plus importantes sur le littoral, ou encore elles ne peuvent accéder au site de ponte à cause des billes de bois échouées…et j’en passe.

Bref, le rendez-vous est pris pour 20h30. Par petits groupes accompagnés de guides/scientifiques (à dire vite), nous partons sillonner la longue côte Atlantique du Cap Lopez sur des quads (pas trop écolo mais plutôt commodes dans le sable). Sous les étoiles le moment est plutôt sympa. Malheureusement pas de trace de tortues, après un long moment nous faisons halte près d’une lagune. Toutes lumières éteintes c’est un moment un peu étrange. Notre guide manque de fibre « verte » quand on le voit jeter ses mégots dans le sable. Ce n’est pas très raccord avec ses grands discours.

Nous repartons en espérant que la marée enfin montante nous permettra de croiser plus de bêtes. Enfin, les guides nous font brusquement nous arrêter. Ils ont l’œil, en effet une petite masse sombre rampe péniblement vers le talus du haut de plage. Un des guides gabonais part en éclaireur. Il revient surexcité… la tortue ci présente serait une demoiselle rare sur nos plages : une Olivâtre. Après confirmation, nous attendons qu’elle se mette à creuser pour approcher. Elle plonge ses nageoires arrières dans le sable et telle une main en ressort des pelles de sable, technique efficace et impressionnante. Elle creuse jusqu’à 50cm environ (80 chez les Luths) et commence à pondre. A ce moment elle est en léthargique et les gars en profitent pour la baguer et la mesurer sous toutes les coutures. Quand elle a fini, ils déterrent le nid, récupèrent les œufs en les comptant et filent les enfouir dans un site de ponte dit « écloseries », surveillé et fermé à l’abri des bracos et des quads. Cela augmente les chances aux petits d’arriver à terme puis à la mer.

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Pour nous ce fut une expérience assez fascinante…mais un peu longue surtout pour Ba qui trépignait sur la fin… il faut dire que nous sommes partis à 20h30 et revenus à plus de minuit….pour voir 1 tortue ! C’est la nature ! :)

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Ha et petit bonus, nous nous sommes fait dévorés par des puces de sables, Ju a gonflé et a dû être mis sous corticoïde pendant 3 jours ! Conseil : même si c’est moins pratique, un jean, des chaussettes et baskets sont mieux que short et tongs ! Idem prenez un pull et une écharpe, ça souffle de ce côté de l’ile Mandji ! J

 

En décembre nous rentrons en France, nous avons hâte !

 

Ju&Ba



02/01/2014
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