N'JuBa Gabon

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Parc National de Loango : Rivière Akaka

Le lendemain matin, nous nous levons aux aurores, l’aube n’est pas loin mais le soleil est encore couché. Nos embarquons à nouveau dans la pirogue, il fait vraiment frais…heureusement les gilets de sauvetage nous tiennent chaud.

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Nous traversons la Lagune et 1h plus tard nous entrons dans la rivière Akaka. La rivière est le seul endroit où "la grosse faune" est visible en saison sèche.

Le paysage est magnifique, on slalom entre les berges de palmiers et de jungle basse. Parfois très étroite, nous nous enfonçons parmi la végétation, sous les premiers rayons du soleil. L’ambiance est incroyable. Nous entendons des cris d’oiseau, en croisons certains : martin pêcheur géant, jacana à poitrine doré, touraco bleu… Au-dessus, les vautours et les aigles palmistes étendent leurs grandes envergures dans le ciel.

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P1050314.JPGTouraco Bleu : gros comme un dindon

 

Notre guide, Youri, nous montre à certains endroits la berge totalement défoncée, signe  d‘un passage d’éléphant. Soudain il nous indique parmi les arbres un gros pachyderme. Mais celui-ci s’enfonce sans que l'on puisse vraiment l'observer. Le pilote accoste et le guide part en éclaireur. Il revient nous chercher et très doucement nous approchons. Soudain le voilà, notre premier éléphant. Il nous observe à demi caché derrière les troncs, à 100 m de notre appareil photo. Il souffle un petit coup puis nous tourne le dos, le guide nous conseille de retourner à la pirogue pour le laisser poursuivre son chemin.

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Le sol est très gadouilleux, voire marécageux. L’éléphant en s’enfonçant creuse des trous impressionnant. Il faut prendre garde où on met les pieds sous peine d’avoir de la boue jusqu’aux genoux.

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Un peu plus loin nous croisons un deuxième éléphant, celui-ci est entrain de partir, ni une ni deux nous le suivons à distance. Il entre alors dans une énorme mare de boue. Il tente de fuir avec grande difficulté. Nous nous inquiétons et demandons naïvement au guide si il ne va se retrouver coincé, s’il n’est pas un peu trop stressé…le garde ne semble pas s'inquiéter du tout, et tente de nous rassurer. Effectivement, doucement mais surement, le gros mammifère avance dans la boue qui le recouvre presque totalement. Certains guides s’approchent si près qu’il pourrait le toucher. Ju n’est pas très à l’aise, on se sent un peu intrusif, Ba est resté près de la pirogue. Il est vrai que ce gros truc plein de boue est peu rassurant et si d’un coup il sortait du marécage et nous chargeait ? Mais non il sort tranquillement et s’en va, après nous avoir jeté un petit coup d’œil sans angoisse ni agressivité. Que d’émotion déjà !

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Croyez-le où nous mais après cela nous n’arrêtons pas de croiser régulièrement des éléphants, parfois furtivement, parfois plus longuement. Nous nous en approchons assez facilement, lorsque l’on reste sous le vent. A un moment nous observons un crocodile faux gavial se prélassant sans crainte au soleil lorsque Youri nous dit « Il y a un éléphant qui nous observe ». Caché derrière des branchages, il est là surement depuis le début. Discret malgré son volume. Un peu imprudent, un des guides descend à terre et s’en approche. Il prend des photos, rigole…comme un touriste peu respectueux. Carton Jaune !

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Les crocos aussi sont présents, il y en a partout. On voit dépasser leurs yeux, leur tête, voire tout leur corps sur la berge. On n’aimerait pas tomber dans l’eau !!!

Le paysage défile, les berges de jungle laissant place à de grandes étendues de papyrus, puis à des plaines de graminés.

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Pour midi nous nous arrêtons en pleine forêt. Pique-nique fort sympathique en compagnie des gardes. Puis ballade à la recherche des singes. Leurs cris nous ont accompagnés régulièrement dans la journée mais nous ne les avons pas encore vu. Les arbres sont immenses et nous avons l’impression de revivre la Lopé, en moins boueux.

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A peine avons-nous amorcé la marche que le garde nous montre dans une clairière, une antilope. De la taille d’un petit cerf elle a l’arrière train rayé et de grosses cornes sur la tête. Le Bongo, l’une des espèces rares et protégées du Gabon. A cet endroit la boue est bien épaisse, Ju en perd même une chaussure sous le fou rire des autres qui tente d’apercevoir l’antilope parmi les hautes herbes.

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Tout à coup Youri nous stope dans notre avancée : un mamba noir ! Le plus dangereux serpent d’Afrique émerge du bas d’un arbre et s’enfuit sur le sol, noir, brillant d’humidité….brrrr ça donne froid dans le dos ! Même pas le temps de prendre une photo le voilà disparu...Et nous un peu inquiets.

Après 30 minutes de marche nous entendons de très près les singes…nous faisons une halte et effectivement, au-dessus de nous les primates se balancent de branches en branches. Mais ils sont moins curieux qu’à la Lopé et leur observation est de courte durée.

Nous reprenons la pirogue et le chemin du retour. Nous passons devant une plaine où broutent 6 éléphants. Notre collègue belge et Youri décide de s’approcher pour prendre des photos en gros plan. Il fait chaud à cette heure-ci, il n’y a pas beaucoup d’air, nous somnolons sur le bateau. Nous observons le ballet des pachydermes, qui se foutent royalement de notre présence ! Mais Youri est un peu taquin et s’approche vraiment près de l’un d’eux. Celui-ci agite les oreilles et la tête pour le faire reculer, mais il ne charge pas, il fait demi-tour et rentre dans la forêt. Carton rouge pour Youri !

Le clou du spectacle arrive peu de temps après. Un éléphant se tient sur la berge et se donne en spectacle. Une pirogue avec des touristes le prend vite fait en photo et s’en va, nous laissant le champs libre pour shooter l’animal sous toutes les coutures. Pas stressé, pas ronchon, il reste là à 10m de nous à poser. Pour notre plus grand plaisir. On peut admirer ses muscles, ses longues défenses, ses yeux étrangement clairs.

Il nous prend au dépourvu lorsque d’un coup il entre dans l’eau. Il veut traverser et notre présence ne le dérange pas. Il entre prudemment dans l’eau, et prend même le temps de se mouiller la nuque avec sa trompe :) Soudain il disparait laissant juste apparaitre son tuba ! Le garde nous explique qu’il se laisse couler puis donne un coup de pied sur le fond pour avancer. Il arrive enfin à l’autre rive, il monte difficilement dans la boue et détruit la berge. Les oiseaux s’en donne à cœur joie et viennent picorer dans la terre qu’il retourne. Il nous regarde encore une fois et reprends sa vie normalement !

Il nous laisse ébahis et surexcités ! En voilà une expérience ! Même les guides sont stupéfaits. Après cela on peut rentrer tranquillement avec des images plein la tête. Les parents de Ba, nous on porter bonheur je crois.

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Arrivée au camp nous profitons d’un beau coucher de soleil sur la lagune et faisons un diner bien garni grâce au cuisto.

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La nuit sera pleine de rêves éléphantesques !

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Avant notre retour à Pog, nous partons dimanche matin visiter le village d'Ntchengorove à proximité. Là encore la chance nous sourit. En chemin, les yeux experts de Youri repèrent les oreilles d’un hippopotame. Nous approchons prudemment, ce sont Monsieur, Madame et fils hippo qui nous observent à bonne distance, laissant apparaitre leurs oreilles, leurs yeux et leurs narines. L’un des deux coule tandis qu’un autre émerge un peu plus. Le mâle monte sur la femelle pour mieux nous voir ! Quel machisme ! Nous n’aurons pas le droit à un joli bâillement digne de national géographique mais le spectacle est tout de même sympa ! En plus nous entendons les singes non loin et voyons les branches bouger sous leurs mouvements.

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Monsieur hippo disparait, le pilote décide alors de partir, parce que contrairement au éléphant, les hippopotames ne préviennent pas avant de charger et ils pourraient retourner la pirogue d’un coup de tête ! Ok on file.

Nous arrivons au village qui est posé sur un plateau sableux en bord de lagune. C’est le plus gros village du Parc National, il comporte environ 500 personnes. Mais il est difficile de s’en rendre compte, la plupart des personnes que nous voyons étant des enfants, et les cases éparpillées un peu partout.

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Ici la majorité des hommes travaillent pour les pétroliers de la région notamment Perenco. L’entreprise a d’ailleurs financé un puits au centre du village. Les enfants pompent, les hommes récupèrent l’eau, les femmes font la lessive. Les autres sont pécheurs ou travaillent dans les rares structures de tourisme.

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Nous découvrons la fabrication du vin de palme. Un palmier coupé aux deux extrémités et posé en légère pente. Par réflexe ou instinct de survie plutôt, l’arbre renvoi sa sève vers la tête, où un trou permet de recueillir le liquide. Les femmes ajoutent ensuite de la sciure de bois (ne me demandez pas lequel), le tout fermente et donne le vin de palme.

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Nous sommes bien accueillis et les gens répondent à nos questions. On se sent plutôt à l’aise. Les enfants sont marrants et le père de Ba arrive à faire chanter une petite fille de bon cœur.

Youri et ses frères sont de ce village et Youri tient à nous montrer son bar/maison. Le seul du coin. C’est une petite baraque avec un coin privé, un bar et les incontournables miroirs de boites de nuits ! Il offre à Ju un poster des animaux protégés. Bref un accueil super.

P1010893.JPGOui nous avons les polaires...c'est qu'il ne fait que 20°C mazette !

En repartant nous passons par l’école, toute neuve et propre elle a été financée par l’organisme qui a formé les gardes et suit la gestion du Parc National. La cloche de l’école est une gente de voiture suspendue, les salles de classe sont nommée : baleine, gorille, tortue, les tableaux noirs n’ont pas été effacés pour les vacances….bref une école presque normale.

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Nous repartons un peu triste de quitter tout cela, mais des souvenirs et des rencontres plein la tête.

Après 1h30 de 4x4, nous déjeunons à Olako avant de reprendre la pirogue. Cette fois nous sommes moins nombreux et le voyage parait moins long et difficile.

Avouons tout de même que certaines d’entre nous avons quelques courbature de tous ces trajets en pirogue….mais je ne dirais pas qui !

 

IMGP7934.JPGJu&Ba



20/08/2013
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