Immersion à Cap Lopez
Dimanche matin, le réveil sonne à 6H15. Nous allons à la pêche ! A vrai dire nous allons observer les pêcheurs locaux et donne un coup de patte si possible. Nous arrivons à Cap Lopez avec un copain et deux collègues de Ba, dont un est un habitué de l’exercice.
Le ciel est bleu et à 8h il fait déjà chaud. On n’a pas pensé aux casquettes zut ! Les pêcheurs sont allongés dans le sable et attendent l’heure de la levée. Le filet est placé en arc de cercle face à la plage, les bouts accrochés sur la rive, et le centre à une pirogue au large. Lorsque la marée commence à descendre, c’est le moment de tirer pour resserrer le filet. Quinze à vingt hommes s’accrochent aux cordes et tirent. On retrousse nos manches et nous nous attelons à la tâche avec eux.
Un chant s’élève pour donner la cadence et on sent tout le poids du filet entre nos mains…la manœuvre doit durer 2h ! Les pieds s’enfoncent dans le sable qui curieusement chante littéralement sous nos pas. Disons qu’il couine plutôt. Au bout d’un moment on change de côté, puis on revient sur le premier. Le groupe d’homme se sépare et on tire les deux côté en même temps.
Après avoir repéré le chef, on demande si on peut prendre des photos. L’accord donné, je lâche la corde et attaque le shooting ! Les pêcheurs qui ne nous décrochaient pas un mot au début, se détendent et commence à nous parler, on ose poser des questions, on participe à leur travail…bref ils sont ravis, je pense. Quand vient le moment de tirer le filet lui-même sur la plage, on voit des femmes arriver avec leurs paniers. Elles joignent leurs forces aux hommes et les premiers poissons apparaissent.
Des petits, pas grands choses à vrai dire. Quelques petits requins pris à la gorge, snif ! Mais les femmes s’emparent à la va vite des prises et ça commence à se chamailler. Enfin le fond de la pêche échoue sur la plage… nous somme déçu du contenu…quelques raie-guitares, des poissons bleus divers, heureusement il y a 3-4 thons qui donne de la plus-value à la pêche. La bataille s’engage, ça crie, ça peste, ça se dispute les thons, dans un coin une femme attend avec la balance pour peser la récolte de chacun. Nous n’arrivons pas à prendre le moindre poisson… mais on se régale du spectacle. De l’autre côté les pécheurs commencent à « ranger » les filets, on se demande comment chacun trouve son compte dans ce laborieux travail. Ils sont nombreux, il y a peu de prises, comment gagnent-ils leurs vie ? Est-ce leurs femmes qui viennent acheter ? Est-ce la tradition ? On leur demandera la prochaine fois, car l’orage s’abat sur nous et les trombes d’eau viennent nous arroser. On court jusqu’aux voitures. Une fois à l’abri tout s’arrête ! Sacré climat !
Il est 11h, on décide donc d’aller boire un verre au village sous un grand badamier (et non pas bananier).
Coup de sifflet, tout le monde va vers la plage…. Ah oui, après les filets, c’est la pirogue qu’il faut ramener. Ni une ni deux, Ba se lance dans la remontée du bateau, qui s’effectue sur des rondins. Décidément tant d’énergie dépensée ! En parlant avec l’un des pécheurs on apprend que les nuits de pleine lune, comme en ce moment, font fuir les poissons et que ce ne sont pas de bonnes périodes de pêche. On reviendra à la nuit noire alors.
En tous cas pour nous ce fut une expérience enrichissante, et sportive (aïe les bras le lundi). Les gens nous ont repéré et on a papoté ici et là. Certains nous ont pris en photos ou ont voulu être pris avec les poissons ! Bref on s’africanise.
On a quand même pris le temps de se baigner, sous le ciel orageux! Et surprise au retour, on est tout cracra, plein de sables, on ne sent pas franchement bon, les fringues sont salées...mais on a plus d’eau !!! Heureusement un copain nous a offert douche et repas ! Les joie de l’Afrique c’est de toujours avoir un plan B !
Ju&Ba
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