N'JuBa Gabon

Samedi midi c’est départ pour Ozouri, malheureusement la météo n’est pas avec nous. Le ciel est gris et bas…quelques gouttes tombent déjà. La nouvelle ne tarde pas à tomber: le bateau est dans l’orage et ne peut pas venir nous chercher. Pique-nique en main on se réfugie chez un ami alors que la pluie s’accentue. L’après-midi plage se transforme en séance ciné…. A 15h c’est le déluge, on annule le weekend à Ozouri. On en profite pour se reposer, et se faire un resto entre amis, suivi d’un petit verre en ville. Le lendemain nous ne regrettons pas trop d’être restés à Port-Gentil, le ciel est plus clair et nous prenons la direction du Cap Lopez.

C’est là l’occasion de vous parler un peu de ce côté sauvage de l’île Mandji. Le Cap Lopez, est la pointe la plus à l’Ouest du Gabon. A la base, principal port de commerce de la région, grand départ des négriers Français, c’est aujourd’hui le terminal pétrolier de Total. Il n’y a plus aucun port de commerce ou de plaisance. C’est juste un village de pêcheurs béninois, ghanéen et togolais. Les hommes sont embarqués sur les chalutiers ou font de la pêche traditionnelle (voir article Pêche). Les femmes ont quelques parcelles maraîchères et vendent leurs récoltes au marché de Grand Village. Le village, pas bien grand, est constitué de cases posées sur le sable, d’une école, d’une petite chapelle et entourés des grandes antennes, de cuves de stockage de pétroles et du pipeline. Et bien sûr de l’incontournable restaurant le Pétrolier…Et son voisin le Badamier.

Le pétrolier, une "rue", le Badamier

Côté mer, la plage est un vrai cliché : magnifique et étirée sur des kilomètres, cocotiers, pirogues colorés, gros rouleaux qui fouettent le côte, villageois contemplant la mer… on y accède en passant par les coursives un peu encombrées de déchets régulièrement brulés. L’eau trouble à cause des remous, ne permets pas d’exploration sous-marine, mais les surfeurs, body-boardeurs en herbe comme nous, ou simple nageurs ont de quoi s’amuser. Ce n’est pas de tout repos par contre, le courant y est très fort, et il vaut mieux rester là où on a pied. Ne tentez pas de faire la planche, ou vous vous retrouverez à Libreville ^^ On dit souvent que cette plage est dangereuse et qu’il ne faut pas y aller…disons plutôt qu’il faut être prudent et ne pas laisser les enfants seuls dans l’eau. Les habitués des plages atlantiques, bretonnes ou landaises retrouverons des sensations connues…Avec 15°C de plus dans l’eau !

Différentes plages du Cap

Au bout du village, à la pointe de la pointe, se trouve Palplanche. Un ensemble de petites plage-criques coincées entre des épis de tôles. Là, la mer est translucide, les vagues souvent généreuses et un gros cocotier offre l’ombre nécessaire par plus de 35°C. Pour y aller on longe la plage à pied, traversons les cases ou testons le 4x4. La premières fois nous avons pris l’option village et nous nous sommes ensablés. Les fois suivantes, nous prenons un chemin avant le village…celui-ci passe à travers les arbres, les branches…les potagers. Il faut oser passer, et avoir un bon véhicule. Cela devient notre repère du dimanche. Mais nous sommes maintenant en saison des pluies et nous, pauvres blancs, avons payé les frais de notre méconnaissance. Dimanche, tout le monde part à pied pour prendre l’air mais Ju avec ses béquilles doit y aller en voiture. Avec une copine on s’engage donc dans le chemin qui… est transformé en marécage, mais notre 4x4 passant les deux premiers trous d’eau, on poursuit un peu en force… Au troisième, on patine et on cale… Après de vaines tentatives le 4x4 est enfoncé de 80cm dans la boue et l’eau. Le téléphone portable ne passe pas et nous voilà deux nénettes perdues avec un veau noyé ! Heureusement les autres ont guetté la progression de loin et viennent à notre secours. Ils s’enfoncent dans l’eau pour pousser, de l’eau jusqu’à mi-cuisse, voir plus a certains endroit. Mais rien n’y fait le 4x4 n’avance pas d’1 cm. Sous la roue avant gauche il y a un trou d’1m. Autant vous dire qu’on commence à paniquer légèrement. Les villageois arrivent pour nous aider, on soulève, on pousse, on tire…mais ça ne bouge pas. Et là on est content d’avoir respecté une des règles d’or de l’Afrique : Ne jamais partir avec un seul 4x4 ! En effet nos amis ont le même véhicule et vont tenter de nous tracter…mais comment ? Ils ne peuvent pas emprunter le même chemin sans risquer de s’envaser aussi. Sur le conseil des locaux ils passent à travers champs, un peu humide mais pas trop. Une corde accrochée à l’avant et après 4 tentatives notre voiture sort enfin de la boue ! Le bazar aura quand même durée une bonne heure ! Moralité : Un même chemin n’est pas praticable de la même façon selon la saison.

Paris-Gabon

Le Cap Lopez c’est aussi 60 km de plage, et un phare datant de 1911. Celui-ci, tout rouillé, est une vraie épave et limite dangereuse, mais il sert d’amère pour les navigateurs et les pétroliers. Le long de la plage s’égrainent des cases plus ou moins en dur, qui sont construites par les entreprises pour leurs employés. Depuis peu un restaurant tout neuf est apparu… bon ici pas de Loi littoral, il est donc posé sur la plage. Mais on peut dire qu’il est très sympathique, déco jungle, plantes grimpantes, poufs sur la plage… grillades et feu sur le sable. Le rapport qualité prix est assez moyen mais le restaurant est le seul à proposer un tel cadre dans tout Port-Gentil.

Finalement, Cap Lopez permet de s’évader de la Sogara et de voir autre chose. La plage n’est pas reposante à cause des vagues, et il faut un parasol sous peine d’insolation carabinée. Mais un pique-nique, un body board, des copains et c’est le paradis !

Ju&Ba